------------------------------------------------------------------

------------------------------------------------------------------

______________________________________________


______________________________________________

mardi 22 juin 2010

#115

« Dans la mesure où les appareils de contestation de multipliaient, le pouvoir lui-même, comme catégorie discursive, se divisait s'étendait comme une eau qui court partout. Chaque groupe oppositionnel devenant à son tour et à sa manière un groupe de pression et entonnant en son propre nom le discours même du pouvoir : le discours universel. Une sorte d'excitation morale a saisi les corps politiques : lors même qu'on revendiquait en faveur de la jouissance, c'était sur un ton comminatoire. On a vu ainsi la plupart des libérations postulées; celles de la société, de la culture, de l'art, de la sexualité; s'énoncer sous les espèces d'un discours de pouvoir : on se glorifiait de faire apparaitre ce qui avait été écrasé, sans voir ce que, par là, on écrasait ailleurs. »
Roland Barthes; Leçon inaugurale au Collège de France.

>

vendredi 18 juin 2010

#114


« Car, si les musulmans ne sont pas compatibles avec la France, que faut il en faire ? Les forcer à se convertir comme le firent les rois catholiques d’Espagne en 1492 ? Les expulser ? Mais que faire des millions de Français musulmans ? Les déchoir de leur citoyenneté comme le firent les allemands avec les juifs dans les années 30 ? Les parquer dans des camps de concentration comme le firent les États-unis avec les citoyens d’origine japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale ? Si la France est en guerre avec les musulmans, faut il envoyer l’armée « pacifier » les ghettos comme elle a pacifié les Aurès et la Mitidja, en Algérie, dans les années 50 ? Les guerriers de la civilisation occidentale se gardent bien de répondre publiquement à ces questions, qui découlent pourtant directement de leur argumentation. »
Didier Cavin dans Le Journal de Quebec.

mercredi 16 juin 2010

#113

« Dans [le] texte fameux sur le maître et l’esclave [de Phénoménologie de l'Esprit], Hegel montre que la domination de l’homme ne s’exerce pas sur des choses mais sur des êtres qui reconnaissent leur situation inférieure. Le pouvoir des uns sur les autres ne se gagne pas sur la technique ou par la technique, mais grâce à l’idée technicienne (et scientifique) elle-même. La force de conviction du discours technico-scientifique qui laisse croire à la toute puissance des élites pour gouverner le monde s’accompagne donc d’un dispositif socio-technique et dans ce dispositif les communications jouent un rôle essentiel puisque c’est par elles que se constituent la relation maître-esclave, nous dit Severino, tandis qu’un de ses compatriotes ajoute qu’ainsi par les réseaux et la transparence la démocratie devient une procédure d’acclamation des élites. »
Alain Gras, in Phénoménologie des réseaux (sous la direction de P.-A Chardel).


mardi 15 juin 2010

#112


LA COUTURE

Mots faits de chiffres
Appel de chiffres clameur d'or

Collection des bonheurs des goûts et des couleurs
Pour une exposition de chiens
Domestiqués couchants ergotés enragés.


Paul Eluard; Les mains libres.

Terme visuel : Jeff Koones; Ballon Dog.

mercredi 2 juin 2010

#111


« Steve Harvey, animateur de l'émission radiophonique américaine The Steve Harvey Morning Show, ne saurait dire combien de femmes impressionnantes il a rencontrées au fils des ans, que ce soit grâce au volet « Strawberry Letters » de son émission ou durant ses tournées d'humoriste. Ce sont des femmes capables de diriger une petite entreprise, de s'occuper à merveille d'une famille de trois enfants et de diriger un groupe communautaire en même temps. Pourtant, en matière de relations, elles sont incapables de découvrir ce qui réussit auprès des hommes. Pourquoi ? Selon Steve, c'est parce qu'elles cherchent conseil auprès d'autres femmes, alors que seul un homme pourrait leur dire comment gagner le coeur d'un homme et le garder. »