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mercredi 28 avril 2010

#96

Mille-feuilles

Depuis (trop) peu
j'ai souscris l'usage
ignare
de tomber amoureux
de toute les belles bibliothécaires
que je coudoie
mais tout de même
jamais je n'ose
friser leurs chevelures
de cellulose.
Ces mamelles du savoir
sautent la ligne
que je tends
et goulument, silencieusement
clignent
leur cils calligraphiques
épithètes de leurs odeurs
de seins tétés.
Lecteur
rien ne t'engage à me croire
plus jaloux qu'un page
de l'autre
puisque leurs saints-amants
ont tous coulé
parait-il
précipitamment
de l'ancre de postérité.
Terme sonore : The Books; PS (The lemon of pink, 2003)


mardi 27 avril 2010

#95

« Je suis fidele [sic]… à moi-même ! (Elle rit.) Je m’ennuie follement dans la monogamie, même si mon désir et mon temps peuvent être reliés à quelqu’un et que je ne nie pas le caractère merveilleux du dévelopement [sic] d’une intimité. Je suis monogame de temps en temps mais je préfère la polygamie et [sic] la polyandrie. L’amour dure longtemps, mais le désir brûlant, deux à trois semaines. Après ça, il peut toujours renaître de ses cendres mais quand même : une fois que le désir est appliqué, satisfait, comblé, il se transforme. Le pauvre, qu’est-ce que vous voulez qu’il fasse ? Moi, je ne cherche pas particulièrement l’établissement des choses : l’amour et le couple ne me rassurent pas. Je ne me sens jamais en couple, pourtant j’ai un amoureux que j’aime et qui vit avec moi. C’est mon côté garçon. D’ailleurs, comme les hommes, je sais très bien compartimenter. Je sais faire mais avec un avantage sur eux : ma précision féminine (elle rit). Je ne me plante jamais !Je suis quand même complètement femme avec ces sentiments supposés féminins qui m’envahissent parfois : la responsabilité, la culpabilité, le remords [sic]. Et puis ça passe et je redeviens cette espèce de kamikaze qui ne veut qu’une chose : vivre, vivre, vivre ! »

« Dans l'exercice de la liberté individuelle c'est l'individu distinct des appartenances socio-culturelles qui est engagé, or cet individu, (...), est une réalité majoritaire, le minoritaire ne peut y participer que sous le signe de l'exception (le bon juif, le bon nègre, la femme à l'esprit viril, etc.). Ceux qui sont « mis à part » se trouvent dans une situation particulière : s'ils sont admis dans l'humanité abstraite, ils sont aussi ceux qui n'ont aucune individualité. Ils ne sont individuellement que groupe ou fragment de groupe, leur réalité sociologique n'atteint pas au statut des membres du groupe dominant. Lorsqu'il appartient à un groupe minoritaire, ce n'est pas en tant qu'individu que l'acteur social est perçu mais en tant que fragment et signe de la réalité de groupe. La limitation de la liberté individuelle ne risque donc pas d'être perçue comme caractéristique du racisme, l'individualité étant absente de la perception de celui qui est racisé. Si sa vie est en jeu, oui on parlera de racisme [ et encore, comme dans le cas sinistre de feu Saïd Bouharach] si sa liberté individuelle est mise en cause, cela ne sera même pas aperçu.
Réduire le racisme à la seule hostilité, ne le reconnaître qu'à cette extrémité, c'est succomber à l'illusion d'optique qui dévie le rapport que notre culture entretient avec le différent et en reconnaître la marque dans le lieu seul où notre propre implication peut être reconnue. C'est sombrer dans le piège de l'égocentrisme culturel qui rapporte l'atteinte à soi-même et refuse l'existence spécifique du dominé. »
Colette Guillaumin; L'idéologie raciste (que je vous recommande vivement, l'essai, pas l'idéologie.).



Liès Hebbadj : "Nous ne sommes pas attaqués judiciairement"
envoyé par presseocean. - L'info internationale vidéo.

#94


« Goûts, préférences, besoins, décision : en matière d'objets comme de relations, le consommateur est perpétuellement sollicité, « questionné », et sommé de répondre. L'achat, dans ce contexte, est assimilable au jeu radiophonique : il est moins aujourd'hui démarche originale de l'individu en vue de la satisfaction concrète d'un besoin, que d'abord réponse à une question — réponse qui engage l'individu dans le rituel collectif de la consommation. C'est un jeu dans la mesure où chaque objet est toujours offert selon une gamme de variantes, entre lesquelles l'individu est sommé de choisir — l'acte d'achat c'est le choix, c'est la détermination d'une préférence — exactement comme entre les diverses réponses proposées par le computer — c'est en quoi l'acheteur joue, en répondant à une question qui n'est jamais celle, directe, portant sur l'utilité de l'objet, mais celle indirecte, portant sur le « jeu » des variantes de l'objet. Ce « jeu » et le choix qui le sanctionne caractérisent l'acheteur/consommateur par opposition à l'usager traditionnel. »
Jean Baudrillard; La société de consommation.

Terme visuel : Opération murs propres du Comité Un-Visible

dimanche 25 avril 2010

#93

« In meinem Knochenkopfe
da geht ein Kollergang,
der mahlet meine Gedanken
ganz außer Zusammenhang.

Mein Kopf ist voller Romantik,
meine Liebste nicht treu -
Ich treib in den Himmelsatlantik
und lasse Stirnenspreu. »

Traduction de Jean-Pierre Lefebvre :

« Dans mon occiput ossu
tourne tourne un concasseur,
il broie toutes mes idées
et me les désarticule.

Ma tête est pleine de romantisme
ma mie n'est point fidèle -
je flotte dans l'atlantique du ciel
et lâche un bourier frontal. »
Peter Rühmkorf; Auf eine Weise des Joseph Freiherrn von Eichendorff.

Terme sonore : The Good, the Bad & the Queen; Hallsands Waltz (Sketches of Devon) (Kingdom of Doom, 2007).

samedi 24 avril 2010

#92


« Le positivisme marque la fin de la fin théorie de la connaissance. Elle est remplacée par une théorie des sciences. La question logico-transcendantale des conditions de la connaissance possible visait en même temps à expliquer le sens de la connaissance comme telle. Le positivisme coupe court à cette question qui, du fait des sciences modernes, est devenue pour lui vide de sens. La connaissance est implicitement définie par les réalisations des sciences. C'est pourquoi la question transcendantale des conditions de la connaissance possible ne peut être sensément posée que sous la forme d'une question méthodologique concernant les règles de structuration et de vérification des théories scientifiques. (...) Sans doute le positivisme exprime-t-il encore une position philosophique à l'égard de la science; car l'autoconception scientiste des sciences qu'il articule ne coïncide pas avec celles-ci. (...). Ce qu'il y a de philosophique en lui, c'est seulement cet aspect qui est nécessaire pour immuniser les sciences contre la philosophie. Il ne suffit pas de pratiquer une méthodologie : celle-ci doit aussi s'affirmer comme théorie de la connaissance - ou mieux, comme curateur fidèle et légitime de elle-ci. La clé de voute du positivisme est le principe du scientisme selon lequel le sens de la connaissance est défini par ce que réalisent les sciences, et peut par conséquent être expliqué de façon suffisante au moyen de l'analyse méthodique des procédés scientifiques. (...).
Le remplacement de la théorie de connaissance par la théorie de la science apparaît au fait que le sujet connaissant ne représente plus désormais le système de référence. De Kant à Marx, le sujet connaissant à été conçu comme conscience, je, esprit et espèce; les problèmes de validité des énoncés n'ont jamais pu, pour cette raison, être tranché que par référence à une synthèse - qu'elle qu'aient été les modifications du concept de synthèse ou et de celui de sujet. Il était possible d'expliquer le sens de la validité des jugements ou des propositions en recourant à la genèse des conditions qui n'appartiennent pas à la même dimension que les états de choses sur lesquels portent les jugements ou les propositions. On répondait à la question de la connaissance possible par une génétique générale. Toute histoire relate les actes et les destins d'un sujet, fût-ce les actes et les destins par lesquels le sujet se forme en tant que sujet. Mais la théorie de la science renonce à s'interroger sur le sujet connaissant; elle s'oriente directement vers les sciences, qui sont données comme des systèmes de propositions et de procédés, nous pouvons dire aussi : comme un complexe de règles suivant lesquelles les théories sont construite et vérifiées. Les sujets qui procèdent suivant ces règles perdent leur signification pour une théorie de la connaissance restreinte à la méthodologie; les actes et les destins relèves à la rigueur de la psychologie des personnes empiriques auxquelles les sujets de la connaissance ont été rabaissés : ils ne jouent aucun rôle dans le l'élucidation immanente du processus de cognitif. »

Jürgen Habermas; Connaissance et intérêt.


Termes visuels : de haut en bas, Sol Lewitt; Variations of incomplete open cubes (merci Racha) et David Hockney; Portrait of Nicholas Wilder (merci Amelle J.).

#91


« II n'y a pas 36 façons de penser ; penser, c'est considérer la mort et prendre une décision. — Autrement, je dors. »
Jacques Rigaut; Lettres posthumes.

Terme visuel : George Grosz; Portrait of the Writer Walter Mehring.

dimanche 18 avril 2010

#90


« J’en étais là de mes pensées, lorsque, sans que rien en eût décelé les approches, le printemps entra subitement dans le monde. »
Louis Aragon; Le paysan de Paris.

Terme visuel : cliché pris il y a quelques minutes, du rebord de ma fenêtre.

Terme sonore : Ahmed Abdul-Malik; Farah 'Alaiyna (Jazz Sahara, 1958).

jeudi 15 avril 2010

#89


« Une demeure bien assise, des conserves surabondantes, toutes les sûretés essentielles retrouvées, ont le loisir pour conséquence. C’est le fruit des fruits que le calme et la certitude. Robinson au milieu de ses biens se sentait confusément redevenir un homme, c’est à dire un être indécis. Il respirait distraitement, il ne savait quels fantômes poursuivre. Il était menacé de songes et d’ennui. Le soleil lui semblait beau et le rendait triste.
Contempler des monceaux de nourriture durable, n’est-ce point voir du temps de reste et des actes épargnés ? Une caisse de biscuits, c’est tout un mois de paresse et de vie. Des pots de viande confite, et des couffes de fibre bourrées de graines et de noix sont un trésor de quiétude ; tout un hiver tranquille est en puissance dans leur parfum. Robinson humait la présence de l’avenir dans la senteur des caissons et des coffres de sa cambuse. Son trésor dégageait de l’oisiveté. Il en émanait de la durée, comme il émane de certains métaux une sorte de chaleur absolue. Il ressentait confusément que son triomphe était celui de la vie, qu’il était un agent de la vie, et qu’il avait accompli la tâche essentielle de la vie qui est de transporter jusqu’au lendemain les effets et les fruits du labeur de la veille. L’humanité ne s’est lentement élevée que sur le tas de ce qui dure. Prévisions, provisions, peu à peu nous ont détachés de la rigueur de nos nécessités animales et du mot à mot de nos besoins. La nature le suggérait : elle a fait que nous portions avec nous de quoi résister quelque peu à l’inconstance des événements ; la graisse qui est sur nos membres, la mémoire qui se tient toute prête dans l’épaisseur de nos âmes, ce sont des modèles de ressources que notre industrie à imités. »
Paul Valéry; Robinson.

Terme visuel : Andy Warhol; Brillo box (Merci Racha).

mercredi 14 avril 2010

#88

« Il y a bien alors une dialectique inhérente à la dénonciation du paradigme critique : celle-ci ne nous en déclare la désuétude que pour en reproduire le mécanisme, quitte à transformer l'ignorance de la réalité ou le déni de la misère en ignorance du fait que réalité et misère ont disparu, à transformer le désir d'ignorer ce qui rend coupable en désir d'ignorer qu'il n'y a rien dont il faille se sentir coupable.»
Jacques Rancière; Le spectateur émancipé.

« I'm feeling rough, I'm feeling raw, I'm in the prime of my life.
Let's make some music, make some money, find some models for wives.
I'll move to Paris, shoot some heroin, and fuck with the stars.
You man the island and the cocaine and the elegant cars.

This is our decision, to live fast and die young.
We've got the vision, now let's have some fun.
Yeah, it's overwhelming, but what else can we do.
Get jobs in offices, and wake up for the morning commute.

Forget about our mothers and our friends
We're fated to pretend
To pretend
We're fated to pretend
To pretend

I'll miss the playgrounds and the animals and digging up worms
I'll miss the comfort of my mother and the weight of the world
I'll miss my sister, miss my father, miss my dog and my home
Yeah, I'll miss the boredom and the freedom and the time spent alone.

There's really nothing, nothing we can do
Love must be forgotten, life can always start up anew.
The models will have children, we'll get a divorce
We'll find some more models, everything must run it's course.

We'll choke on our vomit and that will be the end
We were fated to pretend
To pretend
We're fated to pretend
To pretend

Yeah, yeah, yeah
Yeah, yeah, yeah
Yeah, yeah, yeah
Yeah, yeah, yeah »


MGMT; Time to pretend (Oracular Spectacular, 2007)


#87

يا جارة الوادي طربت وعــادني

ما يشبه الأحلام من ذكـــراك

مثلت في الذكرى هواك وفي الكرى

والذكريات صدى السنين الحاكي

ولقد مررت على الريـاض بربوة

غناءة كنت حيالهــــا ألقاك

ضحكت إلى وجهها وعيونهـــا

ووجدت في أنفاسها ريـــاك

فذهبت في الأيام اذكر رفرفـــا

بين الجدوال والعيون حـواك

أذكرت هرولة الصبـابة والهوى

لما خطرت يقبلان خطــاك؟

لم ادر ما طيب العناق على الهوى

حتى ترفق ساعدى فطواك

وتأودت أعطــاف بانك في يدي

واحمر من خفريهما خداك

ودخلت في ليلين:فرعك والدجى

ولثمت كالصبح المنور فاك

ووجدت في كنه الجوانح نشـوة

من طيب فيك ومن سلاك لماك

وتعطلت لغة الكلام وخاطبت

عيني في لغة الهوى عينــاك

ومحوت كل لبانة من خاطرى

ونسيت كل تعاتب وتشاكـى

لا أمس من عمر الزماني ولاغد

جمع الزمان فكان يوم رضاك

قصيدة يا جارة الوادي لأحمد شوقي أسفله وفق تلحين و غناء الموسيقار محمد عبد الوهاب

« S'il est profond, l'amour précipite les êtres. Les jeux érotiques découvrent un monde innommable que révèle le langage nocturne des amants. Un tel langage ne s’écrit pas. On le chuchote la nuit à l’oreille, d’une voix rauque. À l’aube on l’oublie. »
Jean Genet; Journal du voleur.


#86


« Ce que nous donnent les communications de masse, ce n'est pas la réalité, c'est le vertige de la réalité. Ou encore, sans jeu de mots, une réalité sans vertige, car le cœur de l'Amazonie, le cœur du réel, le cœur de la passion, le cœur de la guerre, ce « Cœur» qui est le lieu géométrique des communications et qui en fait la sentimentalité vertigineuse, c'est précisément là ou il ne se passe rien. C'est le signe allégorique de la passion et de l'événement, et les signes sont sécurisants.

Nous vivons ainsi à l'abri des signes et dans la dénégation du réel. Sécurité miraculeuse : quand nous regardons les images du monde, qui distinguera cette brève irruption de la réalité du plaisir profond de n'y être pas ? L'image, le signe, le message, tout ceci que nous « consommons », c'est notre quiétude scellée par la distance au monde et que berce, plus qu'elle ne la compromet, l'allusion même violente au réel.


Le contenu des messages, les signifiés des signes sont largement indifférents. Nous n'y sommes pas engagés, et les média ne nous renvoient pas au monde, ils nous donnent à consommer les signes en tant que signes, attestés cependant par la caution du réel. C'est ici qu'on peut définir
la praxis de consommation. La relation du consommateur au monde réel, à la politique, à l’histoire, à la culture, n’est pas celle de l’intérêt, de l’investissement, de la responsabilité engagée – ce n’est pas non plus celle de l’indifférence totale : c’est celle de la CURIOSITÉ. Selon le même schéma, on peut dire que la dimension de la consommation telle que nous l’avons définie ici, ce n’est pas celle de la connaissance du monde, mais non plus celle de l’ignorance totale : c’est celle de la MÉCONNAISSANCE. Curiosité et méconnaissance désignent un seul et même comportement vis-à-vis du réel, comportement généralisé et systématisé par la pratique des communications de masse et donc caractéristique de notre « société de consommation » : c’est la dénégation du réel sur la base d’une appréhension avide et multipliée de ses signes. »
Jean Baudrillard; La société de consommation.

mardi 13 avril 2010

#85


»

سكن الليل وفي ثوب السكون تختبئ الأحلام


واعتلى الطير أريكات الغصون يبعث الأنغام


فثوى السهد بأجفان الحزين وطوى أضلاعه الداء الدفين


واستهلت عبرات العاشقين


وسعى البدر وللبدر عيون ترصد الأيام


وتلقى من أحاديث الشجون ما يشيب الهام


يا ابنة الحقل هلمي لنزور كرمة العشاق


فتغطينا بأغصان الزهور وجني الأوراق


ادهقي الأقداح خمراً سلسلاً وانعشي قلب المشوق المبتلى


واشربي فالخمر تشفي العللا


علنا نطفئ بذياك العصير حرقة الأشواق


وعسى يحنو على قلبي الكسير قلبك الخفاق


واسمعي البلبل ما بين الحقول يسكب الألحان


رجّعت الحانه رحب السهول فانتشى القلبان


فاجلسي قربي على عشب البطاح وانصتي واستمعي أشجى الصداح


فصداح الطير مطلوق الجناح


في فضاء نفحت فيه التلول نسمة الريحان


ينعش الروح كما كأس الشمول تنعش الضمآن


لا تخافي يا فتاتي فالنجوم تكتم الأخبار


مثقلات بتباريح الهموم في هوى الأقمار


هائمات دون جدوى في السماء خافقات كقلوب في الفضاء


أو فؤادي عندما طال التنائي


وضباب الليل في تلك الكروم يحجب الأسرار


وعلى النبع بصمت ووجوم تثمل الأزهار


لا تخافي فعروس الجن في كهفها المسحور


يتسلى بكؤوس القرقف قلبها المأسور


هي تخشى فتكات المقلتين وبريقاً ساطعاً في الوجنتين


ابصريها هي من نبلة عين


وقعت سكرى وكادت تختفي عن عيون الحور


واذا الفجر انجلى وا أسفي تختفي في النور


ومليك الجن إن مرّ يروح والهوى يثنيه


واذا الورقاء في الليل تنوح نوحها يشجيه


عانقيني وامسحي دمع جفوني فمليك الجن في قيد الشجون


صامتاً منذهلاً دامي العيون


هو مثلي عاشق كيف يبوح بالذي يضنيه


وكلانا مستهام والجروح مثخنات فيه .


«
موشح للشاعر العراقي نعمان ثابت عبد اللطيف؛ ديوان شقائق النعمان

Terme visuel : Hieronymus van Aken; Antoniusaltar, Triptychon, Mitteltafel: Versuchung des Hl. Antonius, Detail.

lundi 12 avril 2010

#84


« [McLuhan] entend que l'apparition du livre imprimé a été un tournant capital de notre civilisation, non pas tant par les contenus qu'il a véhiculés de génération en génération (idéologique, informationnel, scientifique, etc.) que par la contrainte fondamentale de systématisation qu'il exerce à travers son essence technique. Il entend que le livre est d'abord un modèle technique, et que l'ordre de la communication qui y règne (le découpage visualisé, lettres, mots, pages, etc.) est un modèle plus prégnant, plus déterminant à long terme que n'importe quel symbole, idée ou phantasme qui en fait le discours manifeste : « Les effets de la effets de la technologie ne se font pas voir au niveau des opinions et des concepts, mais altèrent les rapports sensibles et les modèles de perception continûment et inconsciemment». »

Jean Baudrillard; La société de consommation. Terme visuel : Jonathan Wolstenholm; The Three Wise Books (merci Racha).